Oratoire de Santa Trinità
La confraternité de Taggia, dédiée à la Santa Trinita, est connue sous le nom de ”Rossi” et son origine remonte entre la moitié et la fin du XVIe siècle. Les confrères, qui utilisent la veste rouge, s’engagent constamment dans l’assistance des pèlerins et des malades, utilisant un système d’hospitalité et un hôpital annexe à côté de l’autel, qui est dédié à la Sant’Orsola.
L’édifice sacré se présente avec un magnifique portail d’entrée en pierre qui donne sur la place du même nom Piazza de la Santa Trinita, avec une façade à deux ordres, soutenue par des pilastres surmontés de chapiteaux dotés de festons, et au sommet, un tympan régulier, accompagné aux extrémités par de hauts pinacles.
L’intérieur est grand, à nef unique, avec deux chapelles latérales placées juste avant l’aire presbytérienne. Cette dernière a un plan rectangulaire, plutôt large, adapté aux célébrations les plus grandes avec une voûte en berceau.
Les murs sont ponctués par des pilastres doubles et sculptées, qui accompagnent un entablement riche de décorations en plâtre, à partir du presbytère.
Dans la splendeur de l’autel, ce qui se démarque c’est l’impressionnant orgue de fabrication du 19e siècle, avec une tribune particulièrement riche d’éléments décoratifs, avec un ensemble d’instruments musicaux dépeints.
L’orgue peut être classé parmi ceux de « moyennes dimensions »: il s’agit d’une production lombarde de la fin des années 1800, qui est capable de proposer un résultat d’une certaine qualité, adapté à jouer un répertoire de conséquentes oeuvres mélodramatiques.
Pour ce qui concerne la décoration complexe de l’autel, nous sommes en face d’une fusion d’éléments de type sculptural et architectural à présence picturales, qui ne suit pas une ligne définie, est liée à l’initiative de plusieurs personnages et différents autres facteurs.
De ce fait il y a de nombreuses peintures qui accompagnent l’architecture du complexe mais parmi celles-là, une les plus intéressantes par son histoire et son peintre, est: » Il compianto sul Cristo Morto deposto dalla croce » de Salvatore Revelli. Tout de suite en rentrant, encastrée sur le côté droit de la nef, on peut y observer cette grande lunette en bas-relief.
L’œuvre a été offerte à l’autel par Giuseppe Revelli, frère de l’artiste et prieur de la confraternité en 1865. Il s’agit de l’élaboration d’un sujet déjà présent dans d’autres endroits, dont un, de grande importance, dans l’église de San Massimo de Turin, réalisé en précieux marbre blanc.
De cette œuvre terminée en 1849, et livrée en 1851, ont été faits deux moulages. Le premier était pour l’Academia Ligustica de Genova et la deuxième pour l’Académie des Beaux-Arts à Perugia. L’oeuvre de thadja ayant été fait en 1844 est de ce fait, le prototype, en plâtre, de l’originale en marbre produite à Turin.
Le matériel utilisé est du plâtre imbibé de colle protidique; la scène est animée et reprend ce qui est écrit dans les évangiles : Christ est déposé sur le suaire, soutenu par Giuseppe d’Arimathie. Saint-Jean l’évangéliste présente des traits propres aux situations funéraires, surpris dans un moment de tristesse et de réflexion avec la tête soutenu par le bras gauche. Enfin, au centre la Vierge est debout, pendant qu’elle se rapproche douloureusement de son fils mort, accompagnée par Marie-Madeleine et Maria de Cleofa.
Cette œuvre a été minutieusement étudiée pendant la Restauration et ce qui surprend est un particulier niveau chromatique : l’entière surface a été recouverte d’une teinte blanchâtre, qui sans aucun doute, voulait faire ressembler l’oeuvre à une réalisation originale en marbre.
Le modèle de Revelli a dû être mis en couleur à Taggia entre 1865 et 1872, année durant laquelle la coloration est attestée au niveau critique, probablement par différentes mains, dont celles du frère de l’artiste. D’ailleurs, les confrères Rossi ont attendu en vain de l’artiste Revelli une grande ancre en marbre avec une trinité, chef-d’œuvre seulement imaginé, à mettre sur l’autel principal.
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